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Murakami Haruki

  • b6184169706has quotedlast year
    — Il y a une réplique de Groucho Marx que j’aime bien, répondis-je. « Elle était tellement amoureuse de moi qu’elle ne voyait plus rien. C’est d’ailleurs pour cette raison qu’elle était amoureuse de moi ! »
  • b6184169706has quotedlast year
    Cette femme aimait Sumire, mais n’éprouvait aucun désir sexuel pour elle. Sumire aimait cette femme et la désirait. Moi, j’aimais Sumire et la désirais. Sumire m’aimait bien, mais elle n’était pas amoureuse de moi et n’éprouvait aucun désir sexuel à mon égard.
  • b6184169706has quotedlast year
    La ville était belle et parfaitement entretenue, mais la jeune fille y sentait flotter une étroitesse d’esprit empreinte de moralisme. Les gens se montraient gentils et amicaux, pourtant, elle percevait derrière leur attitude un préjugé envers elle, parce qu’elle était asiatique. Elle trouvait maintenant un arrière-goût déplaisant au vin qu’elle buvait dans les restaurants locaux, et des vers dans les légumes qu’elle achetait au marché. Elle assistait aux concerts du festival, dans un état d’absence ; elle n’arrivait pas à se concentrer sur la musique.
  • b6184169706has quotedlast year
    appartement, dont le confort lui avait plu, lui paraissait désormais de mauvais goût. Tout avait perdu son éclat initial.
  • b6184169706has quotedlast year
    Il faut que je parte d’ici au plus vite, se dit-elle. Mais pour une raison inconnue, elle ne réussit pas à s’arracher à cette ville. Elle s’inventait un tas de raisons pour y rester. Elle avait payé un mois de loyer d’avance, avait acheté un forfait pour toute la durée du festival. Et elle avait sous-loué son appartement à Paris pour l’été. Elle se persuada qu’elle ne pouvait pas s’en aller comme ça. De plus, il ne lui était rien arrivé, concrètement. Personne ne lui avait fait de mal. « C’est moi qui suis trop nerveuse », conclut-elle.
  • b6184169706has quotedlast year
    Mais quand j’y réfléchis maintenant, je me dis que j’étais un peu trop habituée à me sentir forte, et que je n’essayais pas de comprendre les plus faibles.
  • b6184169706has quotedlast year
    à des gens qui avaient des ennuis et se heurtaient à des situations bloquées, je me disais que c’était leur faute, qu’ils ne faisaient pas assez d’efforts pour s’en sortir. Pour moi, quelqu’un qui se plaignait de son sort était un paresseux, point final. À l’époque, ma vision de l’existence était réaliste et déjà fermement établie, mais elle manquait d’ouverture et de chaleur. Et il n’y avait personne autour de moi pour attirer mon attention là-dessus.
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